Il y a des fois des rencontres qui marquent. Cette fois-ci, cela devait être en 2010 à Salasc. Christian Ravinel venait de s’installer au Festillou sur la ravissante place au cœur du village. Nous y avions déjeuné élégamment dans ce petit resto sans prétention. Il n’a pas pu y rester et du coup, nous nous sommes perdu de vue quelques années !
Le revoilà quelques années plus tard ! Enfin, plutôt son jeune fils Mathieu, une vingtaine d’années et un talent fou, semble-t-il comme papa, qui a été longtemps chef étoilé en Normandie.
Le bruit court depuis un moment, qu’il y a un jeune chef plein de promesse… Installé dans un lieu improbable, au bout d’une route on ne peut plus pittoresque, nous voilà à Basse en allant vers Brenas… La Palombe est un hôtel plutôt atypique aménagé en préservant l’âme du hameau d’antan. Aujourd’hui, une quinzaine de chambres et un tout petit restaurant accueillent les hôtes de passage.
Ce jour-là, le printemps capricieux de cette année nous offrait un peu de répit … Nous avons profité de la jolie terrasse et surtout du bonheur d’être en pleine nature, au bout du monde…. Imaginez… juste le bruit du vent dans les arbres de la forêt voisine, de temps en temps le chant d’un oiseau… Un moment rare, une parenthèse. Merci la Vie !
Christian est bien là, il est devenu maître des lieux ! Mathieu, au piano ! Que le festival commence !
Laissons nous faire par le menu “Ruffe Rouge” et comme souvent dans toutes les grandes maisons, il y a « plein » de petites attentions , le temps de nous mettre en appétit comme cette bouchée de réduction de queue de bœuf, mousse d’anchois et condiment aïoli. Il y a aussi les petits pains briochés maison aux tomates confites qui invitent à déguster l’huile d’olive « aglandeau » de la cave oléicole de Clermont l’Hérault.
Avant de passer aux choses sérieuses, nous savourons le délicat tartare de betteraves, choux fleurs, ail sauvage et basilic nain, tout en douceur et couleur, bien vu !
Pour l’entrée, le jaune d’œuf, cuit juste à point, encore chaud et coulant se prélasse sur du chou rouge et accompagne de jolis petits gâteaux de foie très parfumés. C’est réussi !
J’ai choisi la truite Fario, les filets sont nacrés et cuits à la perfection. La fraîcheur du produit est remarquable et le mariage avec une mirepoix de petits légumes encore croquants dans une réduction délicate et quelques asperges blanches font mon bonheur.
Il y avait aussi du cochon Tirabuixo, cuit à basse température, accompagné d’une réduction de jus de cuisson. La petite tartelette à l’oignon rouge et le beignet de sauge finalise le tempérament de ce plat.
J’ai adoré le dessert, un blanc-manger immaculé, marié à un sorbet au sureau et une compotée de rhubarbe !
Voilà une belle façon de terminer un déjeuner délicat et sans fausses notes.
La carte des vins est plutôt locale, elle nous réserve quelques pépites que Christian aime à dénicher chez ses « copains » vignerons. Ce jour-là, j’ai encore craqué et aimé le muscat sec de Guilhem Dardé pour le Mas des Chimères à Octon ! Fidèle !
Nous sommes là dans une belle maison. On sent l’expérience, cela fait un bien fou ! On sent la jeunesse, cela nous réserve encore de belles parenthèses gourmandes à la Palombe !
Chapeau bas Messieurs Ravinel, continuez à nous faire plaisir ! Le détour vaut vraiment la peine, la route est belle devant vous ! Merci !
Et, avec tout cela , que vont dire le Guide Michelin, le Gault&Millau et les autres….
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