J’aime bien aussi les caves coopératives de l’Hérault, il y a de beaux exemples et celle-ci est chère à mes souvenirs. En avant vers l’Estabel, une des plus petites caves coopératives de l’Hérault.
On n’y vient pas par hasard. C’est un peu perdu entre Clermont-l’Hérault et Pézenas. Pour y arriver, j’aime bien prendre la petite route tout juste après la superbe cité drapière de Villeneuvette.
Elle traverse d’abord un paysage un peu hostile de maquis et tout à coup s’ouvre sur le vignoble de Cabrières. Écrin ou amphithéâtre bien gardé par les collines avoisinantes et l’impressionnant Pic de Vissou au Nord.
Avant de dévoiler quelque peu l’histoire de cette cave j’ai envie de vous raconter les richesses de ce terroir. Il est d’abord pour moi surtout géologique et pour qui sait “ouvrir les yeux”, on remarque tout de suite que nous sommes dans une région bouleversée.
Tout d’abord avec le Pic du Vissou gardien du vignoble. Sa forme remarquable en forme de “dent de requin” se voit de tous côtés. Lorsque l’on se balade dans le coin, on découvre une multitude de roches plus ou moins connues. Schistes, grès, sables siliceux, calcaires et quelques fois on y trouve même des fossiles… Il y a aussi ici une richesse de minerais incroyable, de nombreuses mines maintenant inexploitées en sont les témoins.
Bientôt l’une d’elles, la mine Pioch Farrus sera ré-ouverte au public.
Et puis, il y a la fameuse cascade de l’Estabel qui ne sort que lorsque les fortes pluies s’abattent sur la région. C’est un spectacle unique, assez rare ! Je l’ai observé lors de sa dernière sortie en 1997, c’est un événement que l’on n’oublie pas. A quand la prochaine ?
Pour en savoir plus, la cave coopérative présente un caveau muséographique qui raconte la géologie, la préhistoire et la vie agricole mais pas…, que de Cabrières et de ses environs.
Revenons à un aperçu rapide de l’histoire de la cave coopérative L’Estabel anciennement « Les Coteaux de Cabrières ». Il y aurait tellement à dire, elle a fêté ses 80 ans en 2018…
Elle a été créée en 1938 avec 79 coopérateurs, tous du village ou environs proches pour arriver très vite à 106. Aujourd’hui, ils sont 56 à participer à la vie de la cave, presque tous descendants des premiers coopérateurs. C’est une grande famille ! Le début de la construction de la cave est commencé en 1937 mais pas terminée pour la vendange de l’année. Agrandie très vite, elle ne sera inaugurée qu’en 1946…
La qualité des sols, leurs spécificités, le microclimat et le travail minutieux et rigoureux des coopérateurs donnent une gamme de vins appréciée et reconnue des amateurs. Près de 20 références à déguster.
J’ai une préférence pour “l’Estabel” rosé en Languedoc Cabrières AOP, parce qu’il me rappelle de très bons souvenirs à une époque où le rosé n’était pas encore “tendance”. Il a gardé sa bouteille et son étiquette d’origines et son goût me plait toujours autant ! Je suis restée fidèle.
Mais, il y aussi la gamme cuvée “Fulcrand Cabanon» dont un moelleux Clairette du Languedoc, la gamme “Bergerie de Cabrières” en bio, “Château de Cabrières”, “l’Estabel Grande Cuvée Comtesse” tous en 3 couleurs. Sans oublier « Prieuré des Crozes”, “Cantate des Garrigues”… Tout un programme…
J’aimerais déguster la cuvée en Languedoc AOP , “ON SOUF(F)RE PAS” déclinée en 3 couleurs également. Sans sulfites bien sûr !
Il y aura bientôt une cuvée spéciale Pioch Farrus, « Hommage à Paul Ambert » dont les vignes se situent au-dessus de la mine et qui rejoindra les méandres de la mine pour vieillir quelques temps… Affaire à suivre…
Pour découvrir ce vignoble exceptionnel, il y a deux oeno-rando qui permettent de traverser le terroir à l’abri du Pic du Vissou pour rejoindre son sommet et ainsi admirer cet amphithéâtre de vignes. La vue à 360° y est spectaculaire !
Sur le retour, il est bon de prendre le temps de se rendre au caveau pour déguster quelques cuvées et ainsi apprécier le travail de ces vignerons coopérateurs.
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