Pendant très longtemps je me suis demandée quels étaient ces bâtiments contemporains que j’apercevais de l’A75 en allant à Montpellier…
J’ai fait rapidement mon enquête et appris que c’était le Moulin du Mas Palat. L’agréable découverte de ses produits m’a poussée à la rencontre des propriétaires, Sandrine et Sébastien Mora.
C’est vrai que c’est surprenant de trouver une telle architecture en pleine campagne. J’aime beaucoup ce côté très épuré en acier rouillé déjà observé à Saint-Jean-de-la-Blaquière. Je sais aujourd’hui que c’est aussi une annexe du moulin de Palat.
Sandrine et Sébastien avaient une autre vie avant. Ils aimaient déjà les oliviers et racontent qu’ils venaient souvent sur une parcelle familiale pour les bichonner. C’est alors devenu une passion et l’idée d’abord d’avoir une, voire quelques oliveraies fait très vite son bonhomme de chemin.
Les voici donc commencent par acquérir quelques parcelles à Gignac puis à Saint-Jean-de-la-Blaquière dans la belle ruffe sous le Rochers des Vierges vers le lieu-dit « Les marcassins ». Ils plantent vers Gignac plutôt de la picholine et de la verdale et vers Saint-Jean-de-la-Blaquière, de la rougette de Pignan, de la lucques, de l’olivière et de la clermontaise.
Sandrine suit une formation de la taille des oliviers mais aussi de la protection raisonnée des vergers. Elle devient agricultrice et peut enfin se consacrer à plein temps à son domaine.
Lorsque vient la première année de pressage, la récolte part au Moulin de la Garrigue chez Monsieur Delmas, le seul du coin. Mais il faut très vite envisager de presser à la « maison ».
Ils font alors appel à l’architecte Alain Fraisse dont ils apprécient le travail déjà observé chez les copains vignerons mais pas que… Un premier hangar agricole voit le jour à Saint-Jean-de-la-Blaquière même si le Moulin Mas Palat se fera à Gignac.
Alain Fraisse, alors professeur à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Montpellier, décide de profiter de ce temps pour faire du Mas Palat un objet d’étude pour l’école.
Des élèves architectes soumettent alors leur propre vision du Mas Palat. L’intégration de ces bâtiments se fondent parfaitement dans le paysage, pour moi pas de fausses notes, c’est juste magnifique !
Pour devenir mouliniers Sandrine et Sébastien voyagent beaucoup à la recherche de la bonne méthode, de bons conseils mais aussi du matériel. Ils rencontrent, échangent et trouvent enfin leur matériel en Italie.
La maison Mori Tem en Toscane propose un matériel hi-tech en acier inoxydable. Il n’y pas d’eau pendant l’extraction de l’huile qui se fait en sorte « sous-vide » et du coup le précieux liquide n’est pas filtré.
En accéléré voilà la fabrication de l’huile : le ramassage se fait mécaniquement tout en respectant le fruit. Ramenées rapidement au moulin les olives son triées pour retirer feuilles, tiges et cailloux puis elles sont lavées. Elles partent ensuite vers le broyeur pour obtenir une pâte.
Vient la phase d’extraction de l’huile. La pâte est malaxée à pas plus de 27° et ensuite acheminée vers les décanteurs. C’est à ce moment, grâce à la puissance de ces derniers que le jus de fruit de l’olive est extrait en première pression.
Rien n’est perdu, la pulpe partira en épandage des terres et les noyaux concassés serviront de chauffage pour l’ensemble du Mas Palat !
Ce joli jus de fruit d’olives se retrouve à la boutique du Mas Palat. Bidon de 3 litres, en bouteille de 75cl et pour les plus originales en 25cl/50cl.
La picholine verte fruitée intense, mais aussi la picholine noire/mure aux saveurs plus douces nous régalent en salade mais aussi pour accompagner un poisson grillé, un légume vapeur. La verdale de l’Hérault est plus douce et aromatique et la rougette réserve un côté piquant et ardent… A vous de les goûter !
Je n’oublie pas l’huile de lucques, mais pour moi, je préfère cette olive en confiserie. Son côté croquant qui dévoile aussi une chair fine et savoureuse. C’est la reine des apéros avec sa cousine la picholine !
L’originale Aglandau offre des arômes d’artichaut, je l’aime sur une tranche de pain grillée avec une pincée de fleur de sel de Camargue.
J’ai un vrai coup de cœur pour les huiles d’olives parfumées au citron et au basilic. Elles sont douces, équilibrées et donnent du peps’ au plat ! Testez l’huile au basilic sur un plat de pâtes fraîches avec un peu de parmesan et de l’ail frais, c’est divin !
J’ai hâte de la découvrir avec une belle salade de tomates du jardin !
Si vous avez la nostalgie de l’huile d’olive d’antan, faites-vous plaisir avec l’huile d’olive à l’ancienne. Les olives sont maturées minimum 4 jours après la récolte et du coup les notes végétales disparaissent pour laisser la place à une huile très douce, ronde en bouche avec des arômes subtils de sous-bois. Je l’imagine bien avec un pressé de pommes de terre…
Faites votre choix suivant vos envies et suivez les bons conseils de Sandrine !
Et puis pour finir il y a la très complète « collection » d’Olivautes. Sandrine a de l’imagination et est gourmande.
Alors, elle propose des purées d’olive : verte nature, aux cèpes, aux figues, aux anchois et même aux oignons doux des Cévennes… A déguster à l’apéro sur des toasts ou pourquoi pas pour accompagner les sauces…
Ouvrez la porte de ce moulin sans hésitation, c’est du bon, du beau et du gourmand !
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